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FUSION...( A la suite de l'exposition de juillet-août 2013 à la galerie IREA - Paris V )

 

De l’oeuvre de ALTON semble émerger la force de la lave en fusion et en mouvement .C’est aussi la fusion, titre d’une de ses toiles récentes, de trois continents et de leurs trois cultures.  L’Afrique, l’Asie et l’Europe se succèdent ainsi visuellement tout au long de l’exposition..

Une grand-mère eurasienne, une ascendance tropicale, une vie en France expliquent sans doute cette expression à identité pluricontinentale. Celle aussi d’une femme des îles aux origines multiples.

.De l’Afrique, saute aux yeux l’ocre d’une grande partie de ses peintures. On respire presque ainsi l’odeur de la terre des villages du Bénin ou du Congo et de leur poussière rouge. C’est aussi le mouvement et la force de cette Diane rouge et musculeuse qui semble abattre ses vieilles chaînes serviles pour affirmer son pouvoir de prédation sur le monde. L’assemblage explosif de bras musculeux et intensément virils et de courbes arrières qui soutiennent son corps déterminé est aussi l’expression d’une autre fusion androgyne.

Autre femme africaine, la porteuse d’eau qui se promène sur les événements du monde plume au pied.. Le corps est, cette fois, filiforme, le tronc et les jambes montés sur le fil de l’infini. La tête légèrement inclinée, elle paraît soumise à sa condition mais ce n’est qu’une impression. Elle quitte en fait son ombre jaune pour s’ouvrir vers le savoir universel.C’est encore d’Afrique que semble avancer sur le lent mouvement de l’eau de longilignes pirogues, que nous rappelle son existence secrète le monde des insectes ou que nous regarde avec un brin d’inquiétude occupant tout l’espace cet Adam noir annonçant avec beaucoup d’avance la venue du divin Mandela. .D’Asie, on peut imaginer qu’a été fait le choix de l’encre, de Chine ou d’ailleurs, pour nous restituer avec une extrême délicatesse ces motifs animaliers. Les deux inséparables, qui se jouent de l’ombre et de la lumière en étant finalement, sur des branches différentes, sur le point de se séparer. Le canard moqueur dont on cherche le regard abstrait.Les bestioles sur la rive qui se parlent ou se narguent comme des Tom et Jerry orientaux.

La représentation du chat qui tousse semble la réalisation végétale d’une arabesque se lovant dans la lumière pour exprimer une intense pensée. Laquelle peut se formater par un simple idéogramme, chinois ou japonais. Celui qui se forme par exemple par un moineau perché qui suit le mouvement d’un regard obscur vers l’ouest sans que l’on sache pourquoi.

.Du Japon, on peut rêver, toujours sur encre, de l’enneigé du mont Fuji aux divers choix d’horizons au gré de ses lignes multiples. « Neige lune » restitue l’atmosphère ô combien sereine des jardins japonais aux bonzaïs magnifiques ou de secrètes grottes de la nature chinoise autour d’un lac réfléchissant à notre existence.. C’est encore de Chine que semble sortir les deux soleils, levant et couchant qui s’affrontent sur le terre plein conténeurisé de Ningbo ou de Behai..

 De nouveau la force et le mouvement.

D’Europe émerge le passé. Celui de la Dame de jadis qui regarde par une fenêtre sans fin la lumière qui lui fait défaut au milieu d’une pièce vide où trône une cheminée sans chaleur . Celui d’une avenue dont les brumes engloutissent les villageoises masures par un ocre cette fois sans terre. Celui encore des regards étranges et antiques du philosophe et de son père. Ou de la médiévale Dame à la licorne qui s’enchevêtre ici dans un mouvement sans fin ou dans un choc violent qui pourrait s’insérer dans le Guernica de Picasso dont elle ne sortirait pas indemne. Ou même de la ruine gothique qu’aurait pu signer un Victor Hugo au fusain ou un David Friedrich au coeur du romantisme allemand et dont le clair obscur plein de nostalgie ne peut pas ne pas être associé aux deux bougies au miroir qui se seraient échappées d’un tableau de Latour en ayant laissé à la porte ses Madeleine et ses paysannes lorraines.. C’est donc bien une oeuvre à dimension planétaire d’une peintre toujours diva qui tire, comme Grace Jones sa force dans le mouvement et qui sans cesse est attirée comme un papillon par la lumière comme elle paraît s’y cacher dans « le phare » aux trois fenêtres. Celles de nos éléments. Celles de nos continents.

 

Charles FLEURY, journaliste reconverti dans l’enseignement et passionné d’oeuvres d’art.

ALTON ET LE MONDE « OU BIEN / OU BIEN »...( Autour des oeuvres du 4 mars 2014 à la galerie EVERARTS - Paris VIII )

 

 

 

Le travail émergent de Alton s’accorde aux évolutions des pratiques artistiques contemporaines, leur compréhension et leur consommation. Bien que ses compétences techniques et la connaissance des matériaux aient été acquises à l’Ecole Française du Décor Peint et l’Ecole du Louvre, son œuvre se caractérise par l'ingéniosité et une éthique de travail aiguisées par la lutte pour la survie et l'amour de la vie. Elle est consciente que la différence entre l'art décoratif et l'art est la différence entre l'extérieur et l'intérieur.

 

Ses idées philosophiques et esthétiques ne sont pas issues exclusivement de sources occidentales. Son travail s’inspire aussi de la culture africaine et asiatique y compris des traditions visuelles des Caraïbes et de sa Bretagne natale. Il s'agit d'un artisanat raffiné de compétences utilitaires.

 

Alton a travaillé dans l'optique pendant de longues années. Son art est marqué par les multiples façons de voir qui caractérisent sa profession ancienne. Différents médiums expriment la vision derrière ses sujets symboliques, souvent abstraits. L'interaction entre la peinture et la sculpture enracine son œuvre dans l'art du XXIe siècle. Alton dessine avec une truelle, sculpte avec la peinture, et crée un espace complexe en utilisant les formes engendrées par sa technique de l’enduit papier.

 

 

Sa peinture est lisible sans être évidente. Elle y parvient par le développement d'images en couches denses de références, mais saisissables. Sa technique est basée sur les déchets de papier, une pratique dédiée aux rejetés.

 

Le raisonnement derrière cet engagement est profond : l'art de Alton est purgatoire et la figure du bouc émissaire est centrale. Elle peint des fresques allégoriques sur l'aliénation sociale (Enfant sous la lune), les parias (Les Evadés), ou les inadaptés (L'Aiglon). Des gens sans visage aveuglés par une tempête de neige (La tempête) symbolisent le chaos et la confusion. Rendues folles par des crises économiques ou personnelles, ces figures désespérées marchent dans le blizzard d'un seul être.

 

Pourtant, dans ce monde de « ou bien / ou bien », tous seront sauvés du gouffre par l'instinct animal, non par la logique. Le chat solitaire près d'une fenêtre ouverte (Le chat) détecte une menace invisible ou bien le monde invisible de la rédemption.

 

Les qualités du travail de Alton, l'ambition et l’évidente portée intellectuelle font écho à celles d'autres artistes modernes et contemporains, de Mark Tobey et Brian Gysin à Ellen Gallagher et Lorna Simpson.

 

         Damian Pettigrew, cinéaste, Balthus, de l’autre côté du miroir   

 

La Tempête - 80 x 65 - technique mixte

KAREL DE GENDRE présente Sa " Galerie Numéro 1 ", lors du vernissage du 5 février 2014. ( Paris 15 )

Vernissage du 6 Septembre 2014 : ALTON à la galerie ARTITUDE (Village Suisse - Paris 15) puis dans son atelier de Seine et Marne.

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